Les programmes de soutien par les pairs sont une façon prometteuse d’appuyer les aidants des personnes atteintes de démence

Smith R, Greenwood N  The impact of volunteer mentoring schemes on carers of people with dementia and volunteer mentors: A systematic review  Am J Alzheimers Dis Other Demen. 2014; 29(1):8-17

Questions à l’étude

Est-ce que le mentorat bénévole conforte les aidants des personnes atteintes de démence ? Quelles sont les meilleures méthodes ?

Contexte

Le nombre de personnes atteintes de démence est en croissance dans le monde tout autant que le nombre de personnes qui s’occupent d’elles, souvent des conjoints, des conjointes, des membres de la famille ou des proches. Prodiguer du soutien aux personnes atteintes de démence peut s’avérer très stressant et il est courant pour les aidants de se sentir seuls et isolés.  Des données montrent que le fait de se lier d’amitié ou le soutien par un pair qui vit une expérience de prestation de soins similaire peuvent améliorer le bien-être et la dépression des aidants, mais on ne peut pas dire clairement quelles approches aident le plus.

Comment la revue critique a été menée

Cette revue systématique repose sur 4 études mesurant les avantages du soutien par les pairs et l'amitié réciproque pour les aidants naturels des personnes atteintes de démence. Deux de ces études sont des essais cliniques aléatoires de bonne qualité. Un total de 350 aidant ont été inclus dans ces études, qui mesuraient l’impact du soutien en personne et au téléphone sur la santé mentale des aidants naturels (y compris la dépression, l’anxiété et l’estime de soi), l'utilisation d’autres soutiens sociaux, la satisfaction et la poursuite du programme.

Ce que les chercheurs ont trouvé

Il y a peu de preuves pour formuler une recommandation sur le soutien qu'apporte le mentorat bénévole aux aidants naturels des personnes atteintes de démence et c'est difficile de faire des comparaisons entre les études incluses dans cette analyse. Les études qui ont mesuré les scores de « santé mentale » des participants (par exemple, la dépression, la solitude et l’estime de soi) ne montrent pas que les programmes aient eu beaucoup d’impact.  Cependant, les aidants ont signalé qu’ils apprécient  la relation avec des pairs qui ont une expérience de prestation de soins semblable à la leur et qu'ils sont plus susceptibles de maintenir cette relation.  Dans une étude, un soutien téléphonique par des pairs a augmenté les capacités d’adaptation des aidants, leurs compétences, leur confiance et a diminué leurs sentiments de solitude et de fardeau.   Les programmes de relations amicales à long terme (au moins 6 mois) ont des répercussions limitées sur l’amélioration de la dépression chez les aidants.  Un vaste « appariement » de pairs qui agissent comme mentors avec les aidants n’est pas indispensable afin de créer des relations de mentorat bénévoles réussies.

Conclusion

Les études ne montrent pas un fort impact des programmes de soutien par les pairs sur les aidants des personnes atteintes de démence. Cependant, les aidants apprécient le soutien de personnes possédant une expérience similaire de prestation de soins et les programmes visant l'établissement de relations amicales à long terme peuvent aider à soulager la dépression chez les aidants.