Les messages clés des recherches scientifiques sur lesquels on peut agir
J'ai compris, masquez ceciMehta N, Clément S, Marcus E, et coll. Les données probantes sur les interventions efficaces pour réduire la stigmatisation et la discrimination liées à la santé mentale à moyen et à long terme: une revue systématique Br J Psychiatry. 2015; 207 (5): 377-384.
• Quels sont les moyens efficaces de réduire la stigmatisation liée à la maladie mentale ? Quel est l’impact à long terme des programmes de lutte contre la stigmatisation en santé mentale ? Est-ce que les programmes dont l’efficacité en matière de réduction de la stigmatisation liée à la maladie mentale est démontrée dans les pays à revenu élevé, sont-ils également efficaces dans les pays à revenu faible ou intermédiaire ?
• On peut décrire la stigmatisation liée à la maladie mentale comme les attitudes négatives et les stéréotypes à l’égard des personnes atteintes de maladies mentales et elle peut constituer un obstacle qui les empêche de mener une vie satisfaisante. La recherche axée sur les moyens de réduire la stigmatisation liée à la maladie mentale ne cesse de croître régulièrement ces dernières années. Cependant, de nombreuses approches utilisées pour réduire la stigmatisation liée à la maladie mentale se basent sur les conclusions obtenues dans les pays à revenu élevé. Aucune revue critique n’a examiné l’efficacité des programmes de lutte contre la stigmatisation dans les pays à revenu faible ou intermédiaire (bien que 85 % de la population mondiale y habite), et aucune n’a mesuré le succès de ces programmes à long terme.
• Les chercheurs ont fait une revue systématique de 80 études publiées entre 1983 et 2013. La moitié des études présentent un faible risque de biais et les autres études ont un risque incertain ou élevé de biais.
• Au total, 422 653 participants ont été inclus dans les études. Les études portant sur les personnes atteintes de démence, de toxicomanie ou de troubles du développement ont été exclues de cette analyse.
• Les caractéristiques principales des études sont :
• Accent sur la mesure de l’efficacité des approches visant à lutter contre la stigmatisation liée à la santé mentale (préjugés, discrimination ou sensibilisation de la population à la santé mentale)
• Mesure de l’impact des approches sur au moins une des actions suivantes: i) les connaissances — l’accroissement des connaissances des participants de l’étude sur les maladies mentales; ii) les attitudes — la réduction des préjugés ou de l’autostigmatisation négative à l’égard des maladies mentales; et iii) le comportement — la réduction de la discrimination à l’égard des maladies mentales ou l’accroissement par les personnes atteintes de maladies mentales de la capacité de faire face à la stigmatisation
• Au moins 4 semaines de suivi après la fin de l’intervention anti-stigmatisation.
• Parmi les exemples de programmes anti-stigmatisation, citons les ateliers d’entrevue de motivation et d’éducation en santé mentale. Les études ont comparé les programmes aux groupes témoins (à savoir les personnes recevant un traitement habituel ou le meilleur traitement disponible).
• Les programmes de lutte contre la stigmatisation avec au moins 4 semaines de suivi ont permis d’accroître modérément les connaissances en matière de santé mentale et de réduire légèrement les attitudes liées à la stigmatisation. Il n’y a pas assez de données pour déterminer si les interventions anti-stigmatisation réduisent le comportement négatif à l’égard des personnes souffrant de maladie mentale à 4 semaines ou plus. Aucune des études incluses n’a mesuré les effets des programmes de lutte contre la stigmatisation dans les pays à faible revenu et une seule étude menée au Chili (pays à revenu intermédiaire) révèle que ces programmes réduisent les attitudes à l’égard de la stigmatisation. Il est nécessaire d’étudier l’impact des programmes de lutte contre la stigmatisation dans les pays à faible revenu.
• Les programmes de lutte contre la stigmatisation liés à la santé mentale montrent une efficacité modeste dans l’amélioration des connaissances sur la maladie mentale et la réduction de la stigmatisation liée à la maladie mentale lorsqu’un suivi a lieu 4 semaines ou plus après la fin du programme.