Si vous êtes parmi les nombreuses personnes à avoir souffert de cette maladie, vous connaissez trop bien la douleur, l'inconfort et la détresse qu'elle peut causer.
Le zona est le nom usuel de l'herpès zoster, qui est causé par le même virus que la varicelle (1). Quiconque a eu la varicelle (habituellement en tant qu’enfant) est à risque de développer le zona parce que le virus peut rester « dormant » dans le corps pendant des décennies avant de redevenir actif et de causer beaucoup de douleurs– généralement sous la forme de l'éruption, d’un côté du corps ou du visage, de vésicules qui démangent souvent atrocement (1). L’infection se guérit habituellement en deux à quatre semaines (2), mais la douleur peut persister beaucoup plus longtemps et dans de rares cas peut causer des dommages graves et permanents dont la cécité (3).
Les personnes âgées et celles dont le système immunitaire est affaibli sont particulièrement vulnérables et le risque de contracter le zona augmente avec l’âge (4). Contrairement à la varicelle, le zona peut frapper plus d'une fois, et comme le fait remarquer Dr Mark Loeb - professeur au Département de pathologie et médecine moléculaire à l’Université McMaster -, une autre complication peut être encore plus inquiétante. « L’algie post-zostérienne » peut affecter jusqu'à une personne sur trois atteintes du zona et se produit habituellement jusqu'à un mois après l’apparition de l'éruption. Comme le décrit le Dr Loeb, il peut s’agir « d'une douleur de modérée à vraiment atroce après la disparition de l’éruption et peut persister pendant des semaines, des mois, même plusieurs années. Cette douleur peut perturber le sommeil, le travail ou les activités de la vie quotidienne.
Que pouvez-vous faire pour vous protéger ? Pour l’instant, il n’y a aucun moyen d’empêcher complètement le virus d’attaquer, mais il existe un vaccin à dose unique qui permet de réduire considérablement le risque. Treize études ont été incluses dans une revue systématique évaluant l’efficacité du vaccin. Les participants – tous des adultes en bonne santé de plus de 60 ans – ont reçu le vaccin, ou un placebo et ont été suivis pour voir s’ils ont développé le zona ainsi que des dommages aux nerfs à plus long terme (5).
Ce que nous dit la recherche
Les données probantes démontrent que de ceux qui reçoivent le vaccin étaient 51 % moins susceptibles d’avoir le zona et 67 % moins susceptibles de souffrir d'algies postzostériennes que ceux qui ne l’ont pas reçu. Comme c’est un vaccin « vivant », les effets secondaires peuvent inclure des rougeurs et des démangeaisons habituellement au site d'injection, mais la plupart des gens tolèrent bien le vaccin avec des effets secondaires minimaux (5).
Donc vous devriez recevoir l'injection ? « L'essentiel est que vous pouvez souffrir d'une douleur atroce qui peut persister pendant une longue période, et il existe un moyen de se prémunir », affirme Dr Loeb. « Le vaccin contre le zona a a fait ses preuves, il est sans risque, efficace et bien toléré. Je le recommande aux personnes âgées de plus de 60 ans.
Les bonnes nouvelles ne s'arrêtent pas là ! La revue systématique mentionnée ci-dessus comprend également des essais portant sur un vaccin plus récent qui donne des résultats préliminaires prometteurs - la possibilité de réduire de plus de 90 % le risque de zona (5). Ce vaccin à deux doses est maintenant disponible au Canada (6), et une étude systématique publiée récemment (7) suggère qu'il pourrait être supérieur au vaccin original à dose unique contre le zona. Cependant, une plus grande efficacité peut s'accompagner d'un risque accru d'effets secondaires - comme de l'enflure - à l'endroit où le vaccin est injecté. Étant donné que ce vaccin est plus récent, d'autres recherches sont nécessaires pour avoir une meilleure idée de la façon dont il se compare au vaccin original contre le zona en termes d'innocuité, d'impact sur les autres résultats cliniques liés au zona, le rapport coût-efficacité, et plus (7).
Discutez avec votre prestataire de soins de santé de vos options de vaccination contre le zona.
Ce que nous dit une patiente
Jean, une retraitée d’Hamilton en Ontario, qui a eu le zona deux fois, recommande elle aussi le vaccin (à l'époque, seul le vaccin à dose unique était disponible). Bien qu’elle ait remarqué les symptômes assez tôt pour obtenir des médicaments et éviter ainsi le pire de l’éruption et de la douleur, elle s’étonne de la vitesse d’apparition et de propagation des symptômes
Le premier cas a eu lieu il y a environ quatre ans. « Je prenais ma douche et j’ai remarqué une marque rouge de 10 cm en forme de croissant le long de mon dos – comme si cette région avait été ébouillantée. » Cette expérience l’a incité à prendre des mesures immédiates quand elle a vu une autre marque commencer à se former. Peu après cet épisode, elle a décidé de recevoir le vaccin, mais elle admet que sans un régime d’assurance-médicaments, certains pourraient hésiter en raison du coût Heureusement, le vaccin est maintenant gratuit pour les adultes admissibles âgés de 65 à 70 en Ontario.
Dans l’ensemble, elle croit qu’elle a fait la bonne chose, surtout après avoir entendu parler des cas graves où des gens développent le zona dans l'œil ou sur la langue.. « Si cela réduit le risque que j'aie des problèmes à l’avenir, alors ça vaut la peine. Je savais que le vaccin n’était pas une garantie de ne plus jamais avoir le zona mais, dans mon cas, c’était sensé de le recevoir ! »