Les problèmes de fonction cérébrale et de mémoire qui perturbent le fonctionnement quotidien (aussi appelé trouble cognitif) sont un des enjeux de soins de santé les plus urgents. Jusqu’à maintenant, aucun médicament ne réussit à prévenir ou à ralentir la progression du trouble cognitif et l’apparition de la démence (1). C’est pourquoi on attache autant d’intérêt aux approches qui portent sur le style de vie pour la prévention et le traitement. Un grand nombre de personnes se demandent : « Que puis-je faire pour garder mon cerveau en santé et fonctionnel ? »
L’exercice physique régulier est une bonne façon de promouvoir la bonne santé tout au long de la vie. De récentes études à long terme sur le vieillissement montrent que les gens qui sont actifs courent un risque moins élevé de maladie chronique, d’incapacité ou de dépression et sont plus susceptibles de poursuivre leurs activités de la vie quotidienne (2,3). Sans mentionner les bienfaits de l’exercice sur la prévention des chutes (4,5), la condition physique et la qualité de vie des personnes âgées (6,7). L’exercice aide à se sentir mieux, à jouir d’un style de vie plus sain et actif pour une plus longue période. L’exercice a aussi peu d’effets indésirables, peut être peu coûteux et agréable !
Mais l’exercice aide-t-il à prévenir — ou du moins à ralentir — l’apparition de troubles cognitifs et améliore-t-il la qualité de vie des personnes atteintes de démence ?
Ce que la recherche nous apprend
Une revue systématique qui repose sur 17 essais cliniques aléatoires a mesuré les impacts de divers types d’exercice sur 1 067 personnes âgées ayant déjà reçu un diagnostic de démence (8). La revue systématique met en lumière des données prometteuses selon lesquelles l’exercice aide les personnes atteintes de démence à améliorer leurs activités de la vie quotidienne — par exemple, se laver, s’habiller, se nourrir — ce qui aide les personnes aux prises avec un déclin cognitif à maintenir leur autonomie (8, 9, 10). Cette constatation est particulièrement intéressante et importante puisque les personnes atteintes de trouble cognitif trouvent souvent difficile d’accomplir les activités de la vie quotidienne.
Il est aussi possible que certains types d’exercice — ou la fréquence ou l’intensité à laquelle on s’y adonne — puissent bénéficier davantage à la santé et la fonction cérébrale que d’autres. Selon une autre revue systématique récente, le tai-chi, par exemple, semble un moyen prometteur de préserver, et même d’augmenter, la fonction cognitive chez les adultes en santé. Les auteurs de cette revue critique affirment même qu’il est possible que certaines personnes tirent davantage profit de l’exercice, tout dépendant de leur âge, de leur condition physique, de leur santé cognitive, et de la gravité ou du type de diagnostic de démence (11). Plus d’études de haute qualité sont requises pour en apprendre davantage sur les bienfaits à long terme de l’exercice sur la santé et la fonction cérébrales, mais les plus récentes données sont prometteuses (9).
Quoi que la recherche dise au sujet de l’impact de l’exercice sur la cognition, il y a déjà suffisamment de raisons convaincantes de faire de l’exercice. La décision de s’adonner à l’activité physique devrait aller de soi !