Juste un « moment d'absence » ? Quels sont les meilleurs moyens pour diagnostiquer la démence ?

Les messages clés

  • Un diagnostic précoce de la démence est important pour la planification de la vie ainsi que pour l’apprentissage et l’accès aux meilleurs traitements disponibles et soutien.
  • Former les médecins à reconnaître et à dépister les symptômes de la démence augmente le nombre de cas suspectés, mais pas l'exactitude des diagnostics ou leur précocité.
  • Le dépistage dans les cliniques de la mémoire et les visites à domicile périodiques par un infirmier gériatrique peut aider à identifier avec précision les personnes atteintes de démence plus tôt. 
  • Des recherches futures sont nécessaires pour mesurer les impacts et le rapport coût-efficacité de ces méthodes.

À mesure que le nombre de personnes atteintes de troubles cognitifs et de démence progresse à un rythme alarmant, les scientifiques et les médecins à travers le monde cherchent des façons d’aider les personnes atteintes, leurs familles et nos collectivités à s’adapter afin de mieux prendre en charge les conséquences des troubles cognitifs (1). De nouveaux traitements et médicaments sont constamment développés et nous en savons davantage sur les causes, les effets et l'évolution de la maladie d’Alzheimer et des autres démences. Mais pour l’instant – et pour un avenir prévisible – il n’y a pas de remède.

Néanmoins, on considère le diagnostic précoce de la démence comme important et bénéfique pour plusieurs raisons (2) :

·       on peut prescrire plus tôt les traitements disponibles, alors qu'ils sont plus susceptibles de réduire les symptômes

·       cela donne le temps à la personne d’accéder à l’information, aux ressources et au soutien qui assureront une vie autonome aussi longtemps que possible

·       dans les premiers stades de la maladie, les gens ont la chance de prendre les choses en main, de se préparer et de planifier leur avenir

·       la famille, les amis et les aidants peuvent apprendre comment mieux aider leurs proches

Ce qui nous amène à la question suivante : quelle est la meilleure façon de le faire ? La réponse n’est ni facile ni évidente et elle est encore compliquée par la nature même de la maladie. Les personnes atteintes de démence ne sont souvent pas conscientes qu’elles ont un problème de mémoire – ou elles sont dans le déni – elles ne sont donc pas susceptibles d'en parler à leur médecin. Et même si elles le font, les prestataires de soins de santé peuvent croire que les symptômes sont simplement le signe normal du vieillissement (2).

Une revue systématique de 13 études (y compris 4 essais cliniques aléatoires) est considérée comme la première à mesurer le nombre – et la précision – des diagnostics de démence qui résultent d’une grande variété d’approches de détection de la démence, y compris le dépistage dans les cliniques de la mémoire, les visites à domicile périodiques par des infirmières et des infirmiers gériatriques, une large diffusion de brochures d’information et les programmes de formation pour aider les médecins à mieux reconnaître les symptômes de la phase précoce de la démence (3). Les études varient grandement en fonction de leur portée et de leur échelle, du nombre de participants, de la durée des essais et de la qualité des données.

Ce que nous dit la recherche

Après une formation sur la maladie, ses symptômes et les méthodes de la reconnaître, les médecins étaient enclins à déceler la démence dans une proportion plus élevée de patients, mais pas toujours avec précision. En fait, une formation plus poussée n’a pas aidé les médecins à déterminer quels patients sont atteints de démence ou à les diagnostiquer plus tôt en fait. Selon les données d'études individuelles, le dépistage dans les cliniques de la mémoire et les visites à domicile périodiques par un infirmier gériatrique sont des moyens utiles pour identifier plus tôt les patients atteints de démence. La distribution de dépliants éducatifs au sujet de la démence ne semble pas contribuer à accroître les taux de diagnostic (3).

Des recherches plus approfondies sont fortement recommandées afin de renforcer les résultats des études et d’aborder les questions importantes non couvertes dans cette revue – particulièrement, le rapport coût-efficacité des différentes approches et options de dépistage.

Il est important de garder à l’esprit (et les auteurs de la revue systématique le notent), que même un diagnostic précis ne change pas le comportement des gens ou leurs décisions en matière de traitement, de soutien ou de planification pour l’avenir (3,4). Cependant, ce sont souvent les soucis au sujet de la mémoire (de la part de l'individu ou de sa famille) qui poussent les gens à vouloir se soumettre au dépistage de la démence, ça vaut donc la peine de poser un diagnostic pour répondre à ces préoccupations.

Vous voulez en apprendre davantage sur les signes avant-coureurs des troubles cognitifs ou de la démence et quand vous ouvrir de vos préoccupations à un médecin ?

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Références

  1. Livingston G, Leavey G, Manela M et al. Making decisions for people with dementia who lack capacity: qualitative study of family carers in UK. BMJ. 2010; 341:c4184.
  2. Prince M, Bryce R, Ferri CP. World Alzheimer Report 2011: The benefits of early diagnosis and intervention. Alzheimer’s Disease International: London.
  3. Mukadam N, Cooper C, Kherani N et al.A systematic review of interventions to detect dementia or cognitive impairment.Int J Geriatric Psychiatry. 2015; 30:32-45.
  4. Lin JS, O’Connor E, Rossom RC, et al.Screening for cognitive impairment in older adults: A systematic review for the U.S. Preventive Services Task Force. Ann Intern Med. 2013;159(9), 601-612.

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