Parmi les défis auxquels les personnes vivant avec un trouble cognitif léger (TCL) sont confrontées, mentionnons d’une part le manque de concentration et la difficulté à apprendre de nouvelles choses ou à prendre des décisions importantes ce qui affecte la vie quotidienne et d’autre part le risque élevé de développer une démence (1 ; 2). Pour ceux et celles qui progressent vers la démence, le déclin cognitif se combine à une diminution du fonctionnement, entraînant une perte d’indépendance et une diminution de la capacité à accomplir les activités de base de la vie quotidienne (2 ; 3) — comme s’habiller, maintenir une bonne hygiène et se nourrir.
Il est clair que les conséquences de ces problèmes de santé sur la vie des personnes diagnostiquées peuvent être lourdes. Il n’est donc pas surprenant que de nombreuses personnes atteintes de TCL et de démence développent également une dépression (4). Quand on considère que des millions de personnes vivent avec un TCL et qu’environ 50 millions de personnes vivent avec la démence, il est clair que des stratégies qui aident les gens à faire face à leurs impacts négatifs existants ou imminents sur la santé mentale sont nécessaires (1 ; 5).
Une revue systématique récente a examiné l’effet de l’entraînement cognitif sur les symptômes de la dépression chez les personnes atteintes de TCL ou de démence. Ici, on utilisera l’entraînement cognitif comme un terme générique qui englobe plusieurs approches différentes. Premièrement, il y a l’entraînement cognitif informatisé, qui demande aux personnes d’exécuter une tâche en utilisant un ordinateur. Deuxièmement, il y a l’entraînement cognitif avec réadaptation, qui demande aux gens d’accomplir des tâches qui exigent des processus mentaux particuliers tels que la mémoire ou l’attention tout en étant sous supervision personnalisée. Troisièmement, on trouve la thérapie de stimulation cognitive, qui fait participer les gens à des programmes avec des activités thématiques, un exemple étant la thérapie de réminiscence (par exemple, l’utilisation de divers sens pour déclencher des souvenirs). Ces programmes sont animés par des professionnels (4).
Avec les diverses approches disponibles, approfondissons ce que chacune a à offrir du point de vue de la santé mentale.
Ce que la recherche nous apprend
La revue systématique trouve plusieurs résultats encourageants en comparant la dépression chez les personnes recevant un entraînement cognitif à celles recevant des soins habituels, participant à des activités sociales et récréatives ou exposées à d’autres stratégies psychosociales.
Dans l’ensemble, l’entraînement cognitif peut réduire la gravité de la dépression de manière modérée. Plus précisément, l’entraînement cognitif informatisé et la thérapie de stimulation cognitive donnent tous deux des résultats similaires — des réductions modérées de la gravité de la dépression, par opposition à l’entraînement cognitif avec réadaptation, qui peut réduire légèrement la gravité de la dépression (4).
Prendre des mesures pour améliorer le bien-être mental est une approche permettant d’améliorer la qualité de vie. Si vous ou un proche souffrez de TCL ou de démence, envisagez d’essayer un entraînement cognitif ou suggérez-leur d’essayer. Consulter un professionnel de la santé pour obtenir plus d’informations sur l’entraînement cognitif et sur la stratégie qui convient le mieux à votre situation spécifique est toujours un bon point de départ.