«Le retour d'âge». C’est l’expression consacrée pour parler de la ménopause et de la vaste gamme de symptômes désagréables, frustrants et/ou déconcertants que les femmes peuvent éprouver au début, au milieu ou à la fin du processus. L’expression est plutôt vieillotte, mais c’est essentiellement ce qui se passe: des changements physiques – plus précisément la diminution des œstrogènes – déclenchent des bouffées de chaleur, des sueurs nocturnes, des sautes d’humeur, de l'irritabilité et d'autres inconforts généralement associées à la transition (1).
D’autres symptômes sont de nature plus « délicate ». Le syndrome génito-urinaire de la ménopause se réfère aux problèmes de l’appareil reproducteur (par exemple, la sécheresse vaginale, les démangeaisons, les brûlures, l'irritation ou les rapports sexuels douloureux) ou aux problèmes des voies urinaires inférieures (par exemple, les infections, les mictions plus fréquentes ou l'incontinence urinaire) (2).
Bien que les bouffées de chaleur et les autres symptômes disparaissent généralement une fois que « le changement » est terminé, des symptômes urinaires et génitaux peuvent persister et disparaissent rarement sans traitement (3). C’est un problème répandu et pénible qui affecte environ la moitié des femmes ménopausées (4). Les symptômes plus fréquemment rapportés sont la sécheresse vaginale, ainsi que les démangeaisons ou l’irritation (5). Et pourtant, c’est un problème de santé très peu signalé et insuffisamment traité. Seulement 25% à 50% des femmes éprouvant des symptômes consultent un médecin (4; 6).
C’est malheureux puisque des traitements efficaces sont disponibles sous la forme d’œstrogènes par voie vaginale: des crèmes, des gels, des comprimés ou des anneaux contenant de faibles doses d’œstrogènes sont appliqués à la zone vaginale. Ils se sont avérés efficaces pour les symptômes vaginaux (7), mais beaucoup de femmes semblent réticentes à commencer ou à continuer à les utiliser (4 ; 6). Cela a incité la Société des chirurgiens gynécologiques des États-Unis à entreprendre une nouvelle revue systématique portant sur l’efficacité et la sécurité des œstrogènes par voie vaginale dans le but ultime d’aider les médecins et les patientes à faire des choix de traitement éclairés (8).
La revue systématique comprend 44 études de durées variables qui comparent les différents types d’œstrogènes vaginaux à l'absence de traitement, à un placebo, soit des hydratants ou des lubrifiants sans hormones, ou à des œstrogènes systémiques (par exemple, des pilules ou des timbres cutanés qui libèrent des hormones dans le sang).
Ce que la recherche nous apprend
Pour certains symptômes uniques – telle la sécheresse vaginale – les lubrifiants et les crèmes hydratantes en vente libre peuvent apporter un soulagement adéquat. Mais, pour des symptômes multiples ou graves, les œstrogènes par voie vaginale sont recommandés comme prochaine étape.
Les données probantes montrent que tous les types de traitements sont plus efficaces que l'absence de traitement ou qu'un placebo pour soulager les symptômes du syndrome génito-urinaire de la ménopause (8). Certaines données probantes indiquent que les œstrogènes par voie vaginale aident à réduire la fréquence des infections urinaires.
Bien que les œstrogènes par voie vaginale soient considérés comme sécuritaires et qu'ils contiennent de faibles doses d'hormones (peu de ces hormones étant libérées dans le sang), plus de recherches sont nécessaires afin de mesurer leurs effets à long terme (8).
La ménopause peut être associée à une baisse des œstrogènes, mais cela ne doit pas signifier une diminution de la qualité de vie. Une consultation avec votre médecin et la prescription d’œstrogènes par voie vaginale peuvent soulager ces symptômes désagréables et apporter des changements bénéfiques.