Les messages clés des recherches scientifiques sur lesquels on peut agir
J'ai compris, masquez ceciGould RL, Coulson MC, Patel N, et al. Interventions for reducing benzodiazepine use in older people: Meta-analysis of randomised controlled trials The British Journal of Psychiatry. 2014;204(2):98-107.
Quelles interventions sont efficaces pour réduire la consommation de benzodiazépines (un médicament anxiolytique) chez les personnes âgées ?
La consommation de benzodiazépines prolongée est déconseillée aux personnes âgées, puisque cela conduit parfois à des troubles cognitifs, à une augmentation des chutes et des fractures, à des accidents de la route, au délire et à une dépendance accrue à l’égard des aidants.
En dépit des recommandations, la consommation des benzodiazépines est élevée chez les personnes âgées. On attribue cela à un manque de connaissances de la part des prestataires de soins dans les milieux de soins gériatriques, aux difficultés à s’assurer que les lignes directrices concernant leur prescription soient suivies, ainsi qu’à la dépendance physique et psychologique (la physicodépendance et la psychodépendance) chez les personnes âgées à qui on a prescrit ces médicaments.
Les interventions destinées à réduire la consommation des benzodiazépines en aidant les patients à se sevrer, ainsi qu’en changeant les habitudes de prescription semblent prometteuses.
On a cherché dans plusieurs banques de données électroniques des études menées jusqu’en octobre 2012. Les études étaient retenues si elles se penchaient sur les interventions destinées à réduire la consommation de benzodiazépines parmi les personnes âgées (aucun participant n’était âgé de moins de 50 ans).
Les recherches bibliographiques ont repéré 2 848 études, et les auteurs en ont inclus 16 qui se penchaient sur les interventions destinées à soutenir soit le sevrage des benzodiazépines, soit un changement des pratiques de prescription des professionnels de la santé, soit les deux.
La revue critique a été financée par le Mental Health of Older Adults and Dementia Clinical Academic Group au sein du King’s Health Partners Academic Health Sciences Centre de l’Institute of Psychiatry, King’s College London, et par le South London and Maudsley National Health Service Foundation Trust.
Les chercheurs ont trouvé que le soutien au sevrage supervisé conjointement avec une psychothérapie aide à réduire la consommation de benzodiazépines chez les personnes âgées, même si cela risque de ne plus être efficace à moyen et long terme.
Les données probantes ne sont pas claires à savoir si le soutien au sevrage conjointement avec des interventions destinées à changer les habitudes de prescription, ou une autre pharmacothérapie, sont efficaces.
Les interventions dotées de plusieurs composantes qui se penchent sur le changement des habitudes de prescription sont efficaces, mais elles pourraient ne pas amener de grandes modifications dans la consommation de benzodiazépines.
Les personnes âgées sont plus susceptibles de cesser leur consommation de benzodiazépines si elles sont supervisées et soutenues par un programme de sevrage conjointement avec une psychothérapie.
Des données probantes limitées suggèrent qu’un programme de sevrage conjointement avec l’éducation à la fois du patient et du prestataire de soins est utile pour réduire la consommation de benzodiazépines, et peut-être plus pratique quand l’accès à la psychothérapie est difficile.
Le présent résumé se base sur une revue critique qu’une évaluation par l’outil AMSTAR considère de qualité moyenne.