Les messages clés des recherches scientifiques sur lesquels on peut agir
J'ai compris, masquez ceciTjia J, Velten SJ, Parsons C et al. Studies to reduce unnecessary medication use in frail older adults: A systematic review Drugs Aging. 2013;30(5):285-307.
*Une évaluation de cette revue systématique par l’outil AMSTAR estime sa qualité méthodologique comme moyenne.
Comment peut-on identifier et réduire la médication inutile chez les personnes âgées frêles et celles qui sont en fin de vie ?
On peut caractériser la médication inutile par le fait :
· qu’elle ne devrait pas être prescrite en raison de son manque de bénéfices ;
· qu’elle est utilisée en doses excessives ou pour trop longtemps ; et
· qu’elle entraîne des effets secondaires indésirables.
On estime que de 40 à 50 % des personnes âgées frêles ou celles dont l’espérance de vie est limitée reçoivent une médication inutile. À cette étape de la vie, les effets secondaires indésirables peuvent contribuer au déclin du patient et à sa mort prématurée.
La revue systématique visait à relever les études menées entre 1966 et 2012 qui évaluaient les interventions destinées à cesser la médication inutile prise quotidiennement pour des maladies chroniques.
La revue comprend 36 études qui incluent des usagers des centres d’hébergement et de soins de longue durée, des patients qui vivent dans des résidences assistées, des patients hospitalisés, des patients des soins palliatifs, des patients qui reçoivent des soins à domicile, des personnes frêles ou handicapées qui vivent dans la collectivité.
Le financement de cette analyse provient de l’American Federation for Aging Research; la School of Pharmacy, Queen’s University Belfast; et le National Institute of Aging (États-Unis).
La majorité des études se base sur le jugement de cliniciens pour identifier la médication inutile.
Les interventions qui parviennent à réduire la médication et qui pourraient servir de modèle pour le personnel soignant comprennent :
· la révision de la médication menée par un pharmacien,
· la participation de pharmaciens aux équipes interdisciplinaires,
· la sensibilisation et l’éducation des personnes autorisées à prescrire des médicaments,
· l’évaluation des pratiques de prescription et la communication des commentaires qui en découlent aux personnes autorisées à prescrire des médicaments, et
· la révision de la médication menée par des médecins.
Les résultats des études portant sur la révision de la médication par un pharmacien sont contradictoires.
La majorité des études qui évaluent les pharmaciens travaillant au sein d’équipes interdisciplinaires ont constaté une diminution de la médication inutile.
Toutes les études qui évaluent soit la sensibilisation et la formation des personnes autorisées à prescrire des médicaments, soit les pratiques de prescription ou la révision de la médication par un médecin ont constaté une diminution de la médication inutile.