La planification préalable des soins chez les patients âgés peut accroître les connaissances des patients, réduire les hospitalisations inutiles et réduire le stress et l'anxiété des familles endeuillées

Weathers E, O'Caoimh R, Cornally N, et al.  La planification préalable des soins: une revue systématique des essais contrôlés randomisés menés auprès des aînés  Maturitas. 2016;91:101-109

Question abordée par la revue systématique

•      Quel est l’impact de la planification préalable des soins sur la gestion des symptômes, la qualité des soins et l'utilisation des soins de santé chez les adultes de 65 ans et plus, et ce, dans tous les établissements de santé?

Contexte

•      De nombreuses personnes âgées en fin de vie (40%) doivent prendre des décisions concernant leurs traitements dans les derniers jours de leur vie. Cependant, environ 70% des adultes à ce stade n’ont pas la capacité de prendre des décisions en raison de troubles cognitifs, de leur état de santé fragile et de comorbidités.

•      L'absence de planification préalable des soins en fin de vie peut mener à des admissions potentiellement inappropriées à l'hôpital de patients frêles et d'individus qui auraient préférés la cessation des soins de maintien de la vie mais qui étaient incapables de faire connaître leurs volontés.

•      La planification préalable des soins est un processus de communication qui peut être utilisé pour discuter et planifier de futures décisions en matière de soins de santé au cas où le patient perdrait sa capacité décisionnelle. Toutefois, il est nécessaire d’évaluer les études de grande qualité disponibles sur la planification préalable des soins afin de tirer des conclusions définitives quant à son efficacité.

Comment la revue a été réalisée

•      Une recherche détaillée dans trois bases de données électroniques a été menée pour identifier des études publiées jusqu'en 2015. Les études portant sur les interventions de planification préalable des soins chez des adultes parlant anglais (âgés de 65 ans et plus) dans tous les types d’établissements ont été incluses dans la revue systématique.

•      Au total, 220 études ont été identifiées lors des recherches et neuf ont été incluses dans la revue systématique après évaluation de leur éligibilité.

•      Cette revue systématique a été financée par Atlantic Philanthropies, Health Service Executive of Ireland, Health Research Board of Ireland et Irish Hospice Foundation.

Ce que les chercheurs ont trouvé

•      Certaines études incluses dans la revue systématique ont révélé que l'utilisation de la planification préalable des soins aboutissait à une meilleure documentation des préférences en matière de soins de fin de vie, à l'achèvement des procurations et à l'achèvement des directives relatives aux soins avancés.

•      Certaines études incluses ont montré qu'en termes de résultats pour les patients et les familles, les patients connaissaient mieux les directives de soins avancés et les traitements de maintien de la vie, il y avait une meilleure concordance entre les souhaits des patients et les traitements qui leur étaient prodigués en fin de vie, il y avait une réduction du nombre d'hospitalisations et il y avait une réduction du stress et de l’anxiété chez les familles endeuillées.

•      Certaines études incluses suggèrent que les interventions de planification préalable des soins dans les centres d’hébergement et les établissements de soins de longue durée peuvent réduire le nombre d'hospitalisations inutiles, et parfois traumatisantes, chez des personnes âgées frêles.

Conclusion

•      Cette revue systématique a révélé que les interventions de planification préalable des soins présentent des avantages pour les patients et leurs familles. De plus, certaines données probantes suggèrent que la planification préalable des soins dans les centres d’hébergement et les établissements de soins de longue durée peut réduire les événements inutiles et potentiellement traumatisants chez les personnes âgées. Dans l’ensemble, la revue systématique a mis en évidence la nécessité de mener de meilleures études sur l’impact économique de la planification préalable des soins sur les services de santé et de déterminer de manière concluante si la planification préalable des soins pouvait améliorer la qualité des soins en fin de vie.