De la grippe saisonnière à l’épidémie du syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS) de 2003, en passant par la pandémie actuelle de COVID-19, la lutte contre les virus respiratoires fait partie de notre passé, de notre présent et de notre avenir. Ces épidémies et ces pandémies peuvent varier en durée et en ampleur, mais elles se ressemblent en ce qu’elles peuvent provoquer des décès et de graves maladies. Prenons, par exemple, la COVID-19 qui, à ce jour, est responsable de plus de 118 millions de cas et de plus de 2,6 millions de décès dans le monde (1). Le Canada compte près de 900 000 cas et plus de 22 000 décès (2). Ces chiffres démontrent à quel point certains virus respiratoires peuvent être infectieux.
La propagation des virus respiratoires se fait généralement par les gouttelettes qu’une personne infectée expulse, par exemple, par le nez ou la bouche lors d’une conversation, d’un éternuement ou d’une toux. Par conséquent, un contact étroit avec une personne infectée ou un objet contenant les germes de ces gouttelettes peut augmenter le risque d’infection (3-5). Les efforts visant à réduire la transmission des virus respiratoires reposent souvent sur la combinaison de multiples stratégies les unes avec les autres. Il s’agit notamment du lavage des mains à l’eau et au savon, de l’utilisation de désinfectants ou d’exfoliants pour les mains à base d’alcool, du respect des règles de bienséance en matière de toux et d’éternuement (par exemple, tousser ou éternuer dans un mouchoir ou dans le pli du coude), du fait d’éviter de se toucher le visage, les yeux, le nez et la bouche, de la distanciation physique, de l’isolement des personnes malades, des quarantaines, des vaccins et des couvre-visages (5 ; 6).
Bien qu’il s’agisse d’une pratique largement répandue dans certaines parties du monde, même dans des situations quotidiennes non pandémiques, le port du couvre-visage est devenu une question controversée au cours de la pandémie actuelle. Derrière cette controverse se cache la question de savoir si les couvre-visages sont efficaces pour prévenir la transmission des virus respiratoires d’une personne à une autre. Une revue systématique approfondie portant sur l’utilisation de différents types de couvre-visages (masque médical, masque chirurgical ou couvre-visage en coton), sur plusieurs types de virus respiratoires (grippe, SRAS et COVID-19) et sur deux populations (travailleurs de la santé et les autres) a permis d’approfondir la question (3).
Ce que la recherche nous apprend
Portez un couvre-visage ! Les résultats sont positifs et confortent les recommandations relatives au port du couvre-visage.
Plus précisément, l’étude a révélé que le port d’un couvre-visage peut réduire la transmission des virus respiratoires tant chez les travailleurs de la santé que chez les autres personnes. Pour mieux comprendre les résultats, nous allons les décomposer en chiffres. Chez les travailleurs de la santé, les résultats se traduisent par une moyenne de 44 personnes infectées de moins sur 100, par rapport à l’absence du port d’un couvre-visage. Mieux encore, chez les personnes ne travaillant pas dans le secteur des soins de santé, les résultats se traduisent par une diminution moyenne de 78 sur 100 du nombre de personnes infectées (3).
Ces résultats signifient-ils que nous pouvons nous fier uniquement au port du couvre-visage ? La réponse est NON. Le port du couvre-visage doit être pratiqué en complément d’autres stratégies de santé publique telles que l’hygiène des mains, les règles de la bienséance en matière de toux et d’éternuements, la distanciation physique, les vaccins, etc.
Malheureusement, aucun commentaire ne peut être fait sur le type de couvre-visage le plus efficace parmi ceux qui ont été inclus dans la revue systématique. Cependant, vous pouvez vous tenir au courant des recommandations actuelles en consultant régulièrement les sites Web des gouvernements et des organismes de santé publique ou d’autres groupes de confiance — comme l’Organisation mondiale de la santé — pour obtenir des informations.
Les règles à suivre pour les couvre-visages non médicaux
Pour obtenir des conseils complets sur le moment où le grand public doit porter un couvre-visage, les matériaux, la fabrication et l’ajustement, l’utilisation appropriée, les considérations de sécurité et les réponses à d’autres questions relatives aux couvre-visages, veuillez consulter le site Web du gouvernement du Canada (7). Voici quelques recommandations actuelles :
- portez un couvre-visage non médical lorsque vous partagez un espace intérieur ou extérieur avec des personnes étrangères à votre foyer ;
- portez un couvre-visage non médical bien fait et bien ajusté ;
- portez un couvre-visage non médical à plusieurs couches, par exemple un couvre-visage à trois couches dont deux sont composées d’un tissu tissé serré (par exemple, du coton) et une couche intermédiaire composée d’un tissu de type filtre (par exemple, du polypropylène non-tissé) ;
- assurez-vous que les matériaux du couvre-visage sont respirants ;
- lavez-vous les mains ou désinfectez-les avant de mettre votre couvre-visage, de l’ajuster ou de le retirer ; et
- gardez votre couvre-visage propre lorsqu’il n’est pas utilisé ou lorsque vous mangez ou buvez, en le plaçant dans un sac en papier ou en tissu propre jusqu’à ce que vous le remettiez.