Soupers, mariages, vacances et soirées entre amis. Ce ne sont là que quelques exemples d’activités courantes qui occasionnent ou encouragent souvent la consommation d’alcool. Mais quelle est l’importance de la culture de la consommation d’alcool au Canada ? Eh bien, on estime que 80 % des Canadiens consomment de l’alcool (1). Parmi ceux qui boivent, près de six millions s’adonnent à une consommation d’alcool excessive (2). Chez les femmes, cela se traduit par la consommation de quatre boissons alcoolisées ou plus au cours d’un même événement, au moins une fois par mois, tandis que chez les hommes, ce nombre est de cinq verres ou plus (3). Une consommation excessive d’alcool peut entraîner le développement d’un trouble lié à la consommation d’alcool, un état comportemental qui entraîne des problèmes cognitifs, émotionnels et physiques qui augmentent l’incapacité et diminuent l’espérance de vie (4-7).
Il existe un large éventail d’options de traitement, telles que des médicaments, des thérapies psychologiques et des programmes de soutien au rétablissement, pour aider les personnes aux prises avec l’abus d’alcool et la dépendance à l’alcool à atteindre et à maintenir l’abstinence (4 ; 6). Les programmes de soutien au rétablissement sont particulièrement intéressants, car ils sont largement disponibles et souvent offerts à coût faible ou sans frais (6 ; 8 ; 9). Les Alcooliques Anonymes (AA), un programme de groupe en 12 étapes qui se concentre sur le soutien entre pairs et qui est dispensé dans un cadre communautaire est un exemple de ce type de service (6 ; 10). Au fil du temps, les AA ont inspiré le développement de programmes de facilitation en douze étapes (FDE) dirigés par des professionnels dont l’objectif principal est de mettre les gens en contact avec des groupes des AA de leur communauté (6 ; 11).
Nous savons que ces types de programmes sont populaires. Alors, devriez-vous vous joindre aux millions de personnes qui les utilisent ou recommander leur utilisation à vos proches ? Une revue systématique récente s’est attelée à la tâche d’évaluer les effets de ces programmes chez les personnes aux prises avec des troubles liés à la consommation d’alcool, l’abus d’alcool ou la dépendance à l’alcool (6).
Ce que la recherche nous apprend
On constate que les personnes s’engageant dans des programmes de facilitation en douze étapes dirigés soit par des pairs soit par des professionnels et qui suivent des directives standardisées pour leur exécution sont de 3 % à 42 % plus susceptibles de s’abstenir de consommer de l’alcool que les personnes utilisant d’autres traitements reconnus, tels que la thérapie cognitivo-comportementale (p. ex., la TCC). Ces programmes AA/FDE peuvent également être aussi efficaces que d’autres traitements reconnus — tels que la TCC — pour réduire les conséquences liées à l’alcool (par exemple, les impacts mentaux, physiques et sociaux). En outre, les programmes AA/FDE peuvent potentiellement être plus bénéfiques ou tout aussi bénéfiques pour des résultats tels que le pourcentage de jours d’abstinence (à long terme), l’intensité de la consommation d’alcool (par exemple, les boissons consommées par jour ou le pourcentage de jours de forte consommation) et la gravité de la dépendance. Cependant, notre confiance dans les conclusions pour ces trois derniers résultats est assez faible compte tenu du petit nombre d’études et du petit nombre de participants, de sorte que des recherches supplémentaires sont nécessaires avant de pouvoir tirer des conclusions plus solides.
Ces résultats, associés à la probabilité que les programmes de soutien communautaire soient plus facilement accessibles que d’autres options de traitement, mettent en lumière pourquoi les AA et les interventions similaires sont effectivement populaires et méritent d’être essayées ou suggérées à un proche (6). Si vous avez personnellement besoin de soutien, demandez à votre prestataire de soins de santé des suggestions de programmes ou recherchez en ligne ceux qui sont disponibles dans votre communauté. Vous constaterez peut-être que de nombreux programmes en personne ont été annulés en raison de la pandémie de COVID-19 en cours. Toutefois, nombre d’entre eux sont offerts virtuellement par le biais de plateformes comme Zoom.