Du sélénium pour le cancer à la vitamine D pour le diabète, en passant par les capsules d’huile de poisson pour l’hypertension artérielle, de plus en plus de personnes se tournent vers les suppléments alimentaires pour prévenir et traiter toutes sortes de problèmes de santé (1-3). Les infections des voies respiratoires supérieures telles que le rhume, qui affectent le pharynx (la gorge), le larynx (siège des cordes vocales), les sinus ou le nez ne font certainement pas exception (4-5).
Pour traiter ou prévenir les infections des voies respiratoires supérieures, de nombreuses personnes se tournent vers l’échinacée, un groupe de fleurs sauvages d’Amérique du Nord appartenant à la famille des marguerites (4 ; 6-9). Trois espèces en particulier — E. angustifolia, E. purpurea et E. pallida — sont utilisées à des fins médicinales. Les produits d’échinacée varient dans la combinaison des espèces qu’ils contiennent (4), la partie de la plante qu’ils utilisent (c.-à-d. la plante entière, par rapport à la racine, la fleur, la tige ou les feuilles), la façon dont les composés médicinaux sont extraits et la présence ou non d’autres composants naturels (10). Ils se présentent également sous de nombreuses formes, telles que des capsules et des comprimés, du jus, des infusions, des extraits, des gouttes et des poudres (4).
Combien de personnes suivent la tendance et consomment de l’échinacée ? Avec des ventes annuelles aux États-Unis allant de 10 à 100 millions de dollars, il est sûr de dire… « un grand nombre ». Compte tenu de l’ampleur de ce fan-club dévoué, vous pourriez être surpris d’apprendre que l’innocuité et l’efficacité de l’échinacée font toujours l’objet de débats (4 ; 11-15). Une revue systématique récente a tenté de faire avancer la question en examinant spécifiquement si l’échinacée peut prévenir ou traiter les infections des voies respiratoires supérieures (4).
Ce que la recherche nous apprend
La revue a comparé les personnes utilisant l’échinacée sous diverses formes et doses (p. ex., des capsules, du jus, etc.) à celles utilisant un placebo comme l’huile végétale, la cire d’abeille, la poudre de fines herbes ou un sirop aromatisé au chocolat. La revue systématique a révélé que l’échinacée a un petit effet, réduisant de 12 % à 22 % le risque de développer une infection des voies respiratoires supérieures. En revanche, l’échinacée n’a aucun effet sur la durée d’une infection des voies respiratoires supérieures une fois que l’infection s’est installée.
Il convient de noter que les études incluses dans la revue ne sont pas toujours de haute qualité et qu’il y a de grandes différences dans la façon dont elles ont été menées. Il est donc difficile de déterminer le type de produits d’échinacée à recommander et la quantité à prendre. La variation dans la façon dont les produits d’échinacée sont préparés et comment les gens les utilisent pourrait également affecter la façon dont l’échinacée fonctionne dans le monde réel, en dehors d’un cadre de recherche. Heureusement, l’utilisation à court terme de l’échinacée ne semble pas s’accompagner d’un risque accru d’effets secondaires négatifs, mais des recherches supplémentaires sont nécessaires sur l’innocuité de ces produits s’ils sont utilisés à long terme (4).
Alors, l’échinacée mérite-t-elle une place dans votre armoire à pharmacie ? En fin de compte, les gens doivent garder à l’esprit qu’il est important de peser les avantages limités de l’échinacée par rapport à l’incertitude entourant son innocuité à long terme. Comme pour tout autre supplément, en plus de faire vos propres recherches, assurez-vous de consulter votre prestataire de soins de santé pour comprendre comment l’échinacée pourrait interagir avec votre état de santé courant ou avec d’autres médicaments et suppléments que vous prenez, ainsi que tout autre risque avec son utilisation.
AVIS DE NON-RESPONSABILITÉ : Compte tenu de la situation actuelle autour de la Covid-19, il est important de noter qu’aucune des études incluses dans la revue n’a examiné spécifiquement la Covid-19 et qu’elles ne doivent pas être utilisées pour orienter les actions visant à réduire votre risque de contracter la Covid -19. Afin de réduire votre risque de contracter et de propager la Covid -19 et d’autres maladies respiratoires, veuillez suivre les directives de santé publique en vigueur, y compris la distance physique, une bonne hygiène (par exemple, se laver les mains, ne pas se toucher le visage, se couvrir la bouche et le nez pour tousser ou pour éternuer, nettoyer les surfaces), la limitation des déplacements, et plus. Renseignez-vous sur ces lignes directrices en détail sur le site Web du gouvernement du Canada : https://www.canada.ca/fr/sante-publique/services/maladies/2019-nouveau-coronavirus/prevention-risques.html