Toujours prêt : telle est la devise des scouts qui met en lumière leur désir d’être toujours prêt à agir pour faire face aux situations. Mais être prêt à faire face à des catastrophes (naturelles ou provoquées par des humains) n’est pas une mince affaire. Les récentes recherches portant sur les changements climatiques et l’urbanisation rapide nous permettent d’ailleurs de présager une augmentation de l’intensité et de la fréquence des catastrophes naturelles.(1) Pensons aux ouragans, aux tempêtes de verglas et de neige, aux inondations, ou encore aux grandes périodes de sécheresses et de canicules. On peut évidemment s’imaginer que les aînés sont particulièrement vulnérables face à de telles catastrophes.(2) Que nous apprend la recherche sur leur capacité des aînés à faire face aux catastrophes et à s’en remettre?
Ce que la recherche nous apprend
Une revue systématique ayant recensé 33 articles a examiné les principaux facteurs influençant la capacité (aussi appelée « résilience ») des aînés à faire face aux catastrophes.(1) La résilience des aînés face aux catastrophes est un enjeu complexe qui implique une multitude de facteurs, allant des caractéristiques individuelles (par exemple, leur état de santé, leur âge, leur revenu, leur état matrimonial, leurs croyances ou encore l’exposition préalable à des événements stressants similaires), mais aussi des facteurs sociaux et organisationnels (par exemple, leur accès à du soutien social, à un système de santé et de services sociaux, à des moyens d’informations et de communication).
Prenons l’exemple du revenu. On se demande parfois pourquoi les aînés habitant dans des zones inondables ne déménagent pas dans une zone plus sécuritaire pour éviter une nouvelle crue des eaux. La raison est simple : la plupart d’entre eux n’ont pas les moyens financiers de le faire. Le revenu a également un impact une fois la catastrophe survenue. Plusieurs études révèlent que les aînés ayant de faibles revenus sont souvent incapables de contribuer financièrement à la reconstruction de leur domicile et d’assurer leur subsistance. Leurs faibles revenus peuvent donc exacerber le stress généré par une catastrophe. C’est particulièrement le cas pour les aînés dont les revenus sont dépendants de ressources naturelles affectées par des catastrophes, comme les pêcheurs ou les producteurs de fruits et légumes. Ceux-ci sont plus susceptibles de vivre des problèmes de santé mentale et physique après une catastrophe.
Un autre facteur est le niveau de soutien social dont jouissent les aînés. Le soutien social a une influence certaine avant, pendant et après une catastrophe : toutes les études font état d’une meilleure réaction lorsque l’aîné est bien entouré. Aussi, la décision d’évacuer est souvent prise à la suite de discussions avec les proches et les voisins. Avoir plus de soutien social signifie moins de dépression, de trouble d’anxiété généralisée ou de stress post-traumatique à la suite de catastrophes. Également, le fait de se sentir intégré à la communauté et d’aider à la reconstruction nourrit le sentiment d’appartenance et d’utilité.
Le choix des médias pour transmettre des informations sur les catastrophes désavantage souvent les aînés. En effet, les systèmes d’information (et d’alertes) souvent utilisés par les autorités responsables de la sécurité publique en cas de catastrophes sont les médias sociaux comme Facebook et Twitter, ainsi que la télévision numérique. Les recherches révèlent que ces canaux semblent utilisés dans une moindre mesure par les aînés.
Enfin, l’état de santé des aînés est un facteur important. Les problèmes de santé préexistants empirent souvent après les catastrophes, car les aînés n’ont plus accès à l’ensemble des soins dont ils ont besoin (par exemple, des médicaments perdus, des dispositifs médicaux endommagés, du personnel de soutien absent). De plus, les études révèlent que les autorités mettent souvent en place des procédures d’évacuation ou de sécurité qui ne sont pas toujours adaptées aux aînés, comme se cacher sous les tables ou transporter du matériel lourd pour construire une digue. Les aînés ayant des troubles de mobilité ou un déclin cognitif auront également des difficultés à accéder aux ressources d’urgence mises en place par les autorités.
Soyez prêt
Être prêt à faire face à une catastrophe ou toute autre situation d’urgence implique quatre éléments clés :
1. Identifiez les risques dans votre région.(3)
2. Préparez un plan d’urgence adapté à ces risques et à vos capacités (ou si vous vivez dans un établissement, informez-vous sur leur plan d’urgence).(4)
3. Préparez une trousse d’urgence qui vous permettra d’être autosuffisant pendant les 72 premières heures d’une situation d’urgence. (5)
4. Formez un réseau personnel de soutien d'au moins trois personnes que vous connaissez, à qui vous faites confiance et qui peuvent vous aider en cas d'urgence.(6)