Prendre son temps est la façon intelligente d’agir dans de nombreux cas. Mais une urgence médicale comme un accident vasculaire cérébral n’est PAS l’un d’eux. En fait, c’est alors qu'il est essentiel d’agir rapidement et sans hésitation.
Un accident vasculaire cérébral (AVC) est la deuxième cause de décès et la troisième cause d’incapacité dans le monde entier (1 ; 2 ; 3). C’est alarmant, mais il y a des nouvelles encourageantes : des progrès dans le diagnostic, le traitement et le suivi de l’AVC ischémique aiguë (le type le plus courant qui se produit quand un caillot bloque la circulation du sang vers une partie du cerveau) ont sauvé d’innombrables vies (4).
Un tournant est survenu dans les soins d’urgence pour l’accident vasculaire cérébral ischémique avec l’introduction de la thrombolyse dans lequel le médicament tPA (activateur tissulaire du plasminogène) est injecté pour dissoudre le caillot et rétablir le débit sanguin (5). Cela fonctionne bien mais il y a un hic : il faut administrer le médicament aussi rapidement que possible (idéalement dans les 3 heures) après l’apparition des symptômes de l’AVC afin de sauver le patient de graves lésions cérébrales, ou même de la mort (6).
Les unités neurovasculaires sont devenues la nouvelle norme de soins dans de nombreux pays (3). Elles offrent de la prévention coordonnée, des soins de courte durée, de la réadaptation et des services de soins continus dispensés par une équipe médicale formée de spécialistes. De nombreux experts considèrent qu'elles constituent la meilleure option pour les patients victimes d’AVC (3 ; 4 ; 6). C’est pourquoi les personnes souffrant d’un AVC peuvent être amenées en ambulance vers une unité neurovasculaire, même si c’est plus loin que l’hôpital le plus proche du patient.
Ça peut sembler en contradiction avec le but de traiter les victimes d’AVC dès que possible donc une revue systématique a tenté de savoir si les soins d’urgence dans des neurovasculaires sauvent en fait plus de vies (7). La revue systématique se penche sur quatorze études. Elles ont comparé les taux de mortalité pour 2 790 patients d’AVC, dont certains ont été amenés directement dans une unité neurovasculaire alors que d’autres ont reçu un traitement d’urgence dans un hôpital local.
Ce que nous dit la recherche
Bien qu’il n’y ait pas beaucoup d'études de haute qualité disponibles sur ce sujet afin d’arriver à des conclusions solides, les meilleures données que nous ayons en ce moment montrent que c’est le traitement pour dissoudre du caillot qui compte, pas là où on l'administre. Les taux de mortalité n’étaient pas différents entre les deux groupes quand l’hôpital à proximité du patient offrait la thrombolyse et les deux séries de patients ont connu le même taux de récupération et le même risque de complications (7).
En d’autres termes, l'hôpital local peut être tout aussi bon en cas d’urgence qu'une unité neurovasculaire, en autant qu'il soit équipé pour offrir la thrombolyse. Les patients peuvent être transférés plus tard dans une unité neurovasculaire pour la récupération et la réadaptation avec des soins médicaux spécialisés et coordonnés – comme ce fut le cas pour les participants de cette étude. Plus de recherche de haute qualité nous permettra de faire à l’avenir des recommandations plus certaines en matière de soins d’urgence pour l’AVC.
En attendant, si vous pensez que vous avez un AVC, ou vous soupçonnez quelqu'un d’autre en fait un, ne perdez pas de temps à vous demander où aller – composez le 911 et laissez au personnel d’urgence le soin de vous amener au bon endroit aussi rapidement que possible.
Sachez reconnaître les signes d’un AVC
Consultez la Fondation des maladies du cœur et de l'AVC pour apprendre à reconnaître les signes de l'AVC. Partagez-les avec votre famille, vos amis, vos voisins et vos collègues. Plus de gens sauront comment réagir en cas d’urgence, mieux ce sera pour tous !