L’unité neurovasculaire ou l’hôpital local ? En cas d'urgence composez le 911 !

Les messages clés

  • On considère généralement que les unités neurovasculaires sont le meilleur choix pour les personnes confrontées à un accident vasculaire cérébral.
  • Quand chaque seconde compte, l'hôpital le plus proche peut être le meilleur endroit pour des soins d’urgence, pourvu qu'il soit en mesure de dispenser le traitement trombolytique pour « dissoudre les caillots ».
  • Vous pensez que c’est un accident vasculaire cérébral ? Vous ne savez pas où aller ? Le seul appel que vous ayez à faire est le 911 ! Sachez reconnaître les signes et agissez rapidement pour assurer le meilleur rétablissement possible.

Prendre son temps est la façon intelligente d’agir dans de nombreux cas. Mais une urgence médicale comme un accident vasculaire cérébral n’est PAS l’un d’eux. En fait, c’est alors qu'il est essentiel d’agir rapidement et sans hésitation.

Un accident vasculaire cérébral (AVC) est la deuxième cause de décès et la troisième cause d’incapacité dans le monde entier (1 ; 2 ; 3). C’est alarmant, mais il y a des nouvelles encourageantes : des progrès dans le diagnostic, le traitement et le suivi de l’AVC ischémique aiguë (le type le plus courant qui se produit quand un caillot bloque la circulation du sang vers une partie du cerveau) ont sauvé d’innombrables vies (4).

Un tournant est survenu dans les soins d’urgence pour l’accident vasculaire cérébral ischémique avec l’introduction de la thrombolyse dans lequel le médicament tPA (activateur tissulaire du plasminogène) est injecté pour dissoudre le caillot et rétablir le débit sanguin (5). Cela fonctionne bien mais il y a un hic : il faut administrer le médicament aussi rapidement que possible (idéalement dans les 3 heures) après l’apparition des symptômes de l’AVC afin de sauver le patient de graves lésions cérébrales, ou même de la mort (6).

Les unités neurovasculaires sont devenues la nouvelle norme de soins dans de nombreux pays (3). Elles offrent de la prévention coordonnée, des soins de courte durée, de la réadaptation et des services de soins continus dispensés par une équipe médicale formée de spécialistes. De nombreux experts considèrent qu'elles constituent la meilleure option pour les patients victimes d’AVC (3 ; 4 ; 6). C’est pourquoi les personnes souffrant d’un AVC peuvent être amenées en ambulance vers une unité neurovasculaire, même si c’est plus loin que l’hôpital le plus proche du patient.

Ça peut sembler en contradiction avec le but de traiter les victimes d’AVC dès que possible donc une revue systématique a tenté de savoir si les soins d’urgence dans des neurovasculaires sauvent en fait plus de vies (7). La revue systématique se penche sur quatorze études. Elles ont comparé les taux de mortalité pour 2 790 patients d’AVC, dont certains ont été amenés directement dans une unité neurovasculaire alors que d’autres ont reçu un traitement d’urgence dans un hôpital local.

Ce que nous dit la recherche

Bien qu’il n’y ait pas beaucoup d'études de haute qualité disponibles sur ce sujet afin d’arriver à des conclusions solides, les meilleures données que nous ayons en ce moment montrent que c’est le traitement pour dissoudre du caillot qui compte, pas là où on l'administre. Les taux de mortalité n’étaient pas différents entre les deux groupes quand l’hôpital à proximité du patient offrait la thrombolyse et les deux séries de patients ont connu le même taux de récupération et le même risque de complications (7).

En d’autres termes, l'hôpital local peut être tout aussi bon en cas d’urgence qu'une unité neurovasculaire, en autant qu'il soit équipé pour offrir la thrombolyse. Les patients peuvent être transférés plus tard dans une unité neurovasculaire pour la récupération et la réadaptation avec des soins médicaux spécialisés et coordonnés – comme ce fut le cas pour les participants de cette étude. Plus de recherche de haute qualité nous permettra de faire à l’avenir des recommandations plus certaines en matière de soins d’urgence pour l’AVC.

En attendant, si vous pensez que vous avez un AVC, ou vous soupçonnez quelqu'un d’autre en fait un, ne perdez pas de temps à vous demander où aller – composez le 911 et laissez au personnel d’urgence le soin de vous amener au bon endroit aussi rapidement que possible.

Sachez reconnaître les signes d’un AVC 

 

Consultez la Fondation des maladies du cœur et de l'AVC pour apprendre à reconnaître les signes de l'AVC. Partagez-les avec votre famille, vos amis, vos voisins et vos collègues. Plus de gens sauront comment réagir en cas d’urgence, mieux ce sera pour tous !


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Références

  1. Lozano R, Naghavi M, Foreman K et coll. Global and regional mortality from 235 causes of death for 20 age groups in 1990 and 2010: a systematic analysis for the Global Burden of Disease Study 2010. Lancet. 2012; 380:2095-128.
  2. Murray CJL, Vos T, Lozano R et coll. Disability-adjusted life years (DALYs) for 291 diseases and injuries in 21 regions, 1990–2010: a systematic analysis for the Global Burden of Disease Study 2010. Lancet. 2012; 380:2197-223.
  3. Stroke Unit Trialists' Collaboration. Organised inpatient (stroke unit) care for stroke. Cochrane Database Syst Rev. 2013; 9:1-99.
  4. Singh V, Edwards NJ. Advances in the critical care management of ischemic stroke. Stroke Res and Treat. 2013; 1-7.
  5. Tissue plasminogen activator for acute ischaemic stroke. The National Institute of Neurological Disorders and Stroke re-PA Stroke Study Group. N Engl J Med. 1995; 333:1581-1587.
  6. National Institute for Health and Clinical Excellence. Alteplase for the treatment of acute ischaemic stroke. [Internet] 2012. [cité en février 2016]. Disponible en ligne :http://www.nice.org.uk/guidance/ta264/resources/alteplase-for-treating-acute-ischaemic-stroke-review-of-technology-appraisal-guidance-122-82600551992005 
  7. Pickering A, Harnan S, Cooper K et coll.Acute ischaemic stroke patients – direct admission to a specialist centre or initial treatment in a local hospital? A systematic review. J Health Serv Res Policy. 2015 DOI: 10.1177/13558.

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