Nous savons tous ce que nous sommes censés faire : suivre un régime alimentaire équilibré et sain, pratiquer l’exercice physique régulièrement. Cela peut sembler assez simple mais pour la plupart d’entre nous, c’est plus facile à dire qu’à faire. Nous tentons de prendre de bonnes habitudes – au moins la majeure partie du temps -- et de ne pas céder à nos mauvais penchants. Mais un trop grand nombre de gens font constamment de mauvais choix, ce qui les expose à risque de graves problèmes de santé, y compris les maladies cardiaques (1).
Cela est assez inquiétant mais ce qui est encore plus alarmant est qu’un grand nombre de personnes courent déjà un risque accru de maladie cardiovasculaire en raison de leur hypertension, de leur haut taux de cholestérol, de leur risque élevé de diabète, de leur tabagisme ou de leur embonpoint significatif (2,3). Bien que ces facteurs de risque puissent être atténués en modifiant le régime alimentaire et la pratique de l’exercice, certaines personnes sont incapables de faire ces changements elles-mêmes ou de les maintenir.
Pour ces personnes, la solution passerait par l'encadrement intensif et le soutien constant offerts par les programmes de counseling en matière de style de vie. La recherche a montré que les interventions en matière de style de vie chez les personnes à risque de diabète de type 2 pourraient diminuer ou retarder leur risque de développer le diabète (4), mais qu'en est-il des personnes à risque de développer des maladies du cœur ?
Afin de mieux déterminer si ces programmes bénéficient aux personnes avec un facteur de risque cardiovasculaire, une revue systématique a analysé les résultats de 74 études pertinentes menées entre 1990 et 2013. La plupart des études comportaient une combinaison de counseling sur le régime alimentaire et sur la pratique de l’exercice, alors que certaines se penchaient sur le régime alimentaire ou l’exercice séparément. Les participants (plus de 34 000 dans les 74 études) étaient des femmes ou des hommes âgés de 40 à 71 ans qui avaient au moins un facteur de risque pour les maladies cardiaques. Les programmes duraient en moyenne 12 mois, comprenaient un plan de soins individualisé et étaient dispensés par des diététistes, des nutritionnistes, des physiothérapeutes et des professionnels de l’exercice (5).
Ce que la recherche nous apprend
Alors est-ce que les programmes de counseling sont utiles ? En un mot, oui. Les études montrent des améliorations de comportements en matière de régime alimentaire et d’activité physique et des réductions des taux de cholestérol, de pression artérielle, de poids, de glycémie (5, 6) et d’incidence du diabète (5). Bien que les réductions aient été petites ou modérées, elles se traduisaient néanmoins par moins d’AVC ou un risque réduit d'AVC (5, 6) et par moins d’infarctus (5).
La revue systématique souligne que si les programmes de counseling de style de vie intensifs sont bénéfiques, ils exigent des ressources qui ne sont peut-être pas disponibles dans le système de santé ou financées par lui. Des recherches futures pourraient porter sur d’autres façons d’offrir le soutien du counseling en matière de style de vie à moindre coût (5).