Au Canada, plus de 1,6 million de personnes âgées sont médicalement fragilisées, un état de préinvalidité dans lequel il y a un déclin du fonctionnement sain ou normal de l’organisme (1-5). La fragilisation peut être due à l’âge ou à une maladie (2-4 ; 6). Elle rend les personnes qui en sont atteintes vulnérables, en ralentissant ou en empêchant le rétablissement après une maladie ou un traumatisme, en réduisant la fonction physique et la mobilité, en entravant la capacité à effectuer les activités de la vie quotidienne, en augmentant le risque de chutes, en contribuant à la dépression, et bien plus encore (2 ; 6-9). Les adultes fragilisés ont souvent besoin de personnes pour prendre soin d’elles. (6).
Des données continuent d’émerger sur les stratégies efficaces de réduction de la fragilisation chez les personnes âgées et sur la manière dont elles se comparent les unes aux autres. Les scientifiques s’intéressent de plus en plus aux options non médicamenteuses. Une revue systématique récente examine l’efficacité des stratégies non médicamenteuses pour réduire la fragilisation, ainsi que pour améliorer les activités de la vie quotidienne et la qualité de vie chez les personnes âgées, par rapport aux soins habituels, à l’absence de traitement, au placebo ou encore à d’autres stratégies non médicamenteuses. Les stratégies non médicamenteuses étudiées comprenaient l’activité physique, les suppléments nutritionnels, les évaluations gériatriques et des combinaisons de ces méthodes (2).
Les personnes âgées doivent-elles donc envisager des stratégies non médicamenteuses ? Et si oui, lesquelles ?
Ce que la recherche nous apprend
Tout d’abord, les données analysées dans le cadre de cette étude sont de qualité très faible à modérée, de sorte que les résultats doivent être considérés avec prudence et peuvent changer au fur et à mesure que de nouvelles données seront disponibles. Cela dit, l’étude révèle des résultats prometteurs pour certaines stratégies non médicamenteuses !
Abordons tout d’abord la question de la réduction de la fragilisation chez les personnes âgées. Les stratégies non médicamenteuses potentiellement efficaces comprennent l’activité physique, la supplémentation nutritionnelle et l’approche consistant à combiner plusieurs stratégies. Cela dit, l’activité physique semble la plus efficace. Dans le cadre de l’activité physique, l’entraînement musculaire, les exercices psychocorporels, l’entraînement physique mixte et l’entraînement aérobique présentent tous des avantages, mais l’entraînement musculaire est peut-être le plus efficace.
Deuxièmement, penchons-nous sur l’amélioration des activités de la vie quotidienne. Ici, nous constatons que l’entraînement physique mixte peut être la meilleure stratégie pour y parvenir. Enfin, l’entraînement physique mixte et les évaluations gériatriques détaillées peuvent tous deux contribuer à améliorer la qualité de vie, les évaluations étant la stratégie la plus optimale.
La sécurité lors de la mise en œuvre d’une stratégie est toujours une priorité. Toutes les études ne font pas état d’effets secondaires négatifs, mais celles qui en font état signalent le plus souvent des chutes et des blessures. En outre, il convient de noter que lorsque des effets secondaires graves se sont produits, ils ne sont en fin de compte pas liés à l’application de la stratégie non médicamenteuse elle-même.
Cela dit, d’autres recherches de haute qualité sont nécessaires pour confirmer et compléter les résultats obtenus dans cette revue (2).
En fin de compte, si vous cherchez des moyens de réduire la fragilisation, l’entraînement musculaire pourrait être un bon point de départ. Mais qu’il s’agisse de l’exercice ou d’une autre approche, avant de commencer, il est essentiel de travailler avec votre équipe soignante pour élaborer un plan qui vous permet de rester en sécurité, de maintenir votre motivation et de vous aider à atteindre vos objectifs de santé spécifiques.