Quels sont les types d’exercices efficaces pour la maladie de Parkinson ?

Les messages clés

  • Chez les personnes âgées, la maladie de Parkinson est le deuxième trouble neurologique le plus répandu.
  • Divers types d’exercices ont des effets bénéfiques similaires sur le mouvement et la qualité de vie des adultes atteints de la maladie de Parkinson.
  • Travaillez avec votre équipe soignante pour mettre au point un programme d’exercices en toute sécurité qui correspond à vos préférences, à vos désirs et à vos besoins. 

Qu’il s’agisse de diagnostics de célébrités ou de défis Internet viraux visant à collecter des fonds pour la recherche scientifique, les troubles neurodégénératifs font régulièrement la une de l’actualité, des médias sociaux et des conversations avec les amis et la famille. Les maladies neurodégénératives sont celles dans lesquelles les cellules du cerveau ou de la moelle épinière — qui composent ensemble le système nerveux central — cessent de fonctionner ou meurent (1), les symptômes s’aggravant souvent avec le temps. Les exemples incluent la maladie de Parkinson, la maladie d’Alzheimer, la démence à corps de Lewy et la sclérose latérale amyotrophique, aussi connue sous le nom de SLA ou maladie de Lou Gehrig (2 ; 3).


La maladie de Parkinson s’accompagne d’une multitude de symptômes moteurs et non moteurs et de complications qui ont un impact sur la mobilité, la fonction, l’élocution et la qualité de vie. Il s’agit notamment de tremblements, de mouvements involontaires et lents, de rigidité musculaire et de contractions douloureuses, de difficultés d’équilibre, de dépression, d’anxiété, de troubles du sommeil et de problèmes cognitifs tels que le développement d’une démence (2 ; 4-10). En outre, l’invalidité et la mortalité augmentent plus rapidement à cause de la maladie de Parkinson que pour tout autre type de trouble neurodégénératif (10). 


Malheureusement, il n’existe actuellement aucun traitement curatif de la maladie de Parkinson. Toutefois, des traitements tels que les médicaments et les interventions chirurgicales sont disponibles pour aider les malades à soulager leurs symptômes (2 ; 11 ; 12). Les traitements non médicamenteux et non chirurgicaux, tels que la physiothérapie et d’autres formes d’exercices, suscitent également un intérêt croissant de la part des scientifiques. Mais avec autant d’exercices disponibles, on peut se demander si certains sont meilleurs que d’autres. Une revue systématique récente, qui compare l’impact de divers types d’exercices sur le mouvement, la qualité de vie et le développement d’effets secondaires négatifs chez les adultes atteints de la maladie de Parkinson, apporte des éclaircissements à ce sujet (2).


Ce que la recherche nous apprend

Bonne nouvelle ! La revue systématique montre que divers types d’exercices structurés et supervisés peuvent améliorer le mouvement et la qualité de vie des adultes atteints de la maladie de Parkinson, par rapport à l’absence d’exercice physique. Notre confiance dans les données probantes va d’une certitude élevée à une certitude très faible, en fonction du type d’exercice et du résultat.


Tout d’abord, examinons les données concernant le mouvement. Des données très sûres montrent que la danse améliore modérément le mouvement. Les données de faible certitude montrent que l’entraînement aquatique, l’entraînement à la marche, à l’équilibre et au fonctionnement, et l’entraînement combinant plusieurs exercices peuvent améliorer modérément le mouvement, tandis que l’entraînement à l’endurance et les exercices psychocorporels peuvent améliorer le mouvement dans une faible mesure. Malheureusement, l’entraînement à la flexibilité peut avoir peu ou pas d’impact positif sur le mouvement, et il n’est pas clair si la musculation et le LSVT-BIG pour « Lee Silverman Voice training BIG » — une forme de thérapie spécifique à la maladie de Parkinson — ont un impact sur le mouvement.


Deuxièmement, examinons les données relatives à la qualité de vie. Des données de certitude modérée montrent que l’entraînement aquatique améliore probablement modérément la qualité de vie, tandis que des données de certitude faible montrent que l’entraînement à la marche, à l’équilibre et au fonctionnement et les exercices combinés peuvent l’améliorer légèrement. Malheureusement, on ne sait pas si la danse, l’entraînement psychocorporel, l’entraînement de la force et de la résistance, l’entraînement de la souplesse, le LSVT BIG et les jeux ont un impact sur la qualité de vie. 


Troisièmement, nous devons nous demander si ces interventions ont des effets secondaires. Bien que les preuves soient très incertaines et que toutes les études n’aient pas fait état d’effets secondaires, celles qui l’ont fait signalent que les chutes et les douleurs sont les plus fréquentes. Malgré le risque de chutes et de douleurs, les auteurs de l’étude notent que, dans l’ensemble, l’exercice physique pour les personnes atteintes de la maladie de Parkinson semble « relativement sûr ».


Dans l’ensemble, il semble qu’il n’y ait pas beaucoup de différences entre les types d’exercices. Cela signifie que si vous vivez avec la maladie de Parkinson, vous avez le choix entre un grand nombre d’exercices ! En conséquence, vous pouvez travailler avec votre équipe soignante pour mettre au point un programme d’exercices sûr qui correspond à vos intérêts et à vos besoins, qui vous aide à atteindre vos objectifs grâce à l’exercice et qui s’adapte à toutes les limitations que vous pouvez avoir. Des recherches supplémentaires sont nécessaires pour renforcer la certitude des preuves et notre confiance dans les résultats (2).


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Références

  1. National Cancer Institute. Neurodegenerative disorder. [Internet] n.d. [cited June 2023]. Available from https://www.cancer.gov/publications/dictionaries/cancer-terms/def/neurodegenerative-disorder 
  2. Ernst M, Folkerts A-K, Gollan R, et coll. Physical exercise for people with Parkinson’s disease: A systematic review and network meta‐analysis. Cochrane Database Syst Rev. 2023; 1:CD013856. doi: 10.1002/14651858.CD013856.pub2.
  3. De Lau LM, Breteler MM. Epidemiology of Parkinson's disease. Lancet Neurol. 2006; 5(6):525-535. doi: 10.1016/S1474-4422(06)70471-9.
  4. Hughes AJ, Daniel SE, Kilford L, et coll. Accuracy of clinical diagnosis of idiopathic Parkinson's disease: A clinico-pathological study of 100 cases. J Neurol Neurosurg Psychiatry. 1992; 55(3):181-184. doi: 10.1136/jnnp.55.3.181.
  5. Keus SH, Bloem BR, Hilten JJ, et coll. Effectiveness of physiotherapy in Parkinson's disease: The feasibility of a randomised controlled trial. Parkinsonism Relat Disord. 2007;13(2):115-121. doi: 10.1016/j.parkreldis.2006.07.007. 
  6. Shulman LM, Taback RL, Bean J, et coll. Comorbidity of the nonmotor symptoms of Parkinson's disease. Mov Disord. 2001; 16(3):507-510. doi: 10.1002/mds.1099.
  7. Aarsland D, Batzu L, Halliday GM, et coll. Parkinson disease-associated cognitive impairment. Nat Rev Dis Primers. 2021; 7(1):47. doi: 10.1038/s41572-021-00280-3.
  8. Muslimović D, Post B, Speelman JD, et coll. Cognitive profile of patients with newly diagnosed Parkinson disease. Neurology. 2005; 65(8):1239-1245. doi: 10.1212/01.wnl.0000180516.69442.95.
  9. Martinez‐Martin P, Rodriguez‐Blazquez C, Kurtis MM, et coll. The impact of non-motor symptoms on health-related quality of life of patients with Parkinson's disease. Mov Disord. 2011; 26(3):399-406. doi: 10.1002/mds.23462.
  10. Organisation mondiale de la santé. Maladie de Parkinson. [Internet] 2022. [consulté en juin 2023]. Disponible en ligne : https://www.who.int/fr/news-room/fact-sheets/detail/park
  11. Rizek P, Kumar N, Jog MS. An update on the diagnosis and treatment of Parkinson disease. CMAJ. 2016; 188(16):1157-1165. doi: 10.1503/cmaj.151179.
  12. Aum DJ, Tierney TS. Deep brain stimulation: Foundations and future trends. Front Biosci. 2018; 23(1):162-182. doi: 10.2741/4586.

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