Avez-vous déjà entendu le proverbe « L’union fait la force » ? Eh bien, il se trouve que c’est vrai ! Qu’il s’agisse d’un sport d’équipe, d’un projet de classe ou du déplacement de meubles lourds, nous connaissons tous des moments dans notre vie où nous devons travailler main dans la main pour accomplir une tâche ou atteindre un objectif commun. Qui plus est, de nos jours, notre contribution est très recherchée. Rappelez-vous la dernière fois que l’on vous a envoyé par courriel une enquête de satisfaction après une visite dans un magasin ou que l’on vous a demandé d’évaluer une application sur votre tablette ou votre téléphone intelligent. Nos commentaires sont précieux, car ils permettent aux entreprises et aux organisations qui nous fournissent des produits ou des services de mieux comprendre leur base d’utilisateurs et d’optimiser leurs offres.
Heureusement, les avantages de l’action collective et de la possibilité pour les utilisateurs de partager leurs pensées, leurs opinions et leurs expériences ont une grande portée, même dans le domaine de la santé. Par exemple, la collaboration ou le dialogue entre les patients, les aidants et les prestataires de soins de santé dans le cadre de la planification de la sortie de l’hôpital, de la planification personnalisée des soins et de la planification préalable des soins peut respectivement réduire les réadmissions à l’hôpital, améliorer certains aspects de la santé physique et mentale et augmenter les chances que les volontés du patient soient respectés (1-3). La question qui se pose alors est de savoir si la participation des patients à la prise de décision, qui va au-delà des interventions liées à leurs soins individuels et concerne la conception, la gestion, la prestation ou l’évaluation des services publics, peut également donner des résultats positifs. Ce type d’activité est connu sous le nom de coproduction et peut être volontaire ou involontaire (4 ; 5). Un examen rapide évaluant la coproduction d’outils et de ressources hospitaliers avec les patients vient enrichir cette discussion (4).
Ce que la recherche nous apprend
Dans le cadre de l’étude, les services et outils coproduits comprennent la « communication par reformulation ou teachback » (une méthode visant à améliorer la compréhension par les patients des instructions fournies par un prestataire de soins de santé), des outils de signalement des incidents par les patients, des résumés de sortie orientés vers les patients, des listes de questions visant à encourager la discussion entre les patients, les aidants et les prestataires de soins, ainsi qu’une plateforme technologique d’information et de communication pour les symptômes signalés par les patients. L’intensité de l’engagement des patients dans le processus de coproduction est variable. Par exemple, certains patients sont « consultés » par le biais d’entretiens ou d’enquêtes, d’autres sont « impliqués » par le biais d’ateliers et de groupes de discussion, et quelques-uns sont des « partenaires » participant à des réunions, à des collaborations fondées sur l’expérience et à des groupes de travail.
En résumé, l’étude montre que la coproduction peut contribuer à améliorer les résultats des organisations et des prestataires de soins de santé, ainsi que ceux des patients et des patientes. En ce qui concerne les résultats pour les organisations et les prestataires de soins de santé, les services et les outils coproduits peuvent obtenir une note élevée à moyenne en matière de satisfaction des utilisateurs, de facilité d’utilisation, d’adoption et de rétention. En ce qui concerne les résultats pour les patients et les patientes, les services et outils coproduits ont le potentiel de réduire les temps d’attente, ainsi que d’améliorer la livraison en temps voulu des médicaments à domicile et la compréhension par les patients de leurs médicaments. Ils peuvent également améliorer les connaissances, la confiance et les compétences des patients impliqués dans le processus de coproduction.
Malgré certains de ces résultats prometteurs, il est important de noter que des recherches supplémentaires sur les effets de la coproduction sur les patients et les prestataires de soins de santé sont nécessaires pour tirer des conclusions définitives sur l’utilisation de cette stratégie. Une meilleure compréhension de l’impact sur les résultats de santé des patients et des patientes serait particulièrement utile (4). Dans l’intervalle, les personnes désireuses d’exprimer leur opinion et de partager leur expérience pour contribuer à l’élaboration d’outils et de ressources liés aux soins de santé peuvent saisir les occasions qui se présentent. Les groupes de défense des patients, votre équipe soignante et les sites Internet des hôpitaux sont autant de sources de confiance qui peuvent vous mettre en relation avec ces opportunités et constituent un bon point de départ pour votre recherche.