« Le sommeil est la meilleure méditation. »
– Sa Sainteté le Dalaï Lama
Un, deux, trois, quatre... cent. Avez-vous déjà passé une nuit à compter les moutons dans l’espoir de vous endormir enfin ? Vous arrive-t-il d’obtenir le sommeil tant désiré, mais de vous réveiller avec un sentiment d’insatisfaction ou de manque de repos ? Avez-vous du mal à rester éveillé pendant les heures que les gens ne passent généralement pas à dormir ?
Si vous avez répondu « oui » à une ou plusieurs de ces questions, sachez que vous n’êtes pas seul. Parmi la population adulte du Canada, on estime que 1 personne sur 2 éprouve des difficultés à s’endormir ou à rester endormi, 1 sur 5 déclare que son sommeil n’est pas réparateur et 1 sur 3 a du mal à rester éveillé pendant les heures d’éveil (1). Ne pas avoir un sommeil de bonne qualité peut être préjudiciable à notre santé et à notre bien-être. Prenez, par exemple, les personnes âgées. Dans cette population, la mauvaise qualité du sommeil peut augmenter le risque de développer l’anxiété, la dépression, les comportements suicidaires, les problèmes cognitifs, les déficiences physiques, les maladies cardiaques, le diabète et les troubles immunitaires (2-6).
Les stratégies médicamenteuses, notamment celles qui modifient l’humeur, la pensée et le comportement, constituent souvent la première ligne de traitement des problèmes liés au sommeil (2 ; 7-9). Malgré la forte utilisation des « somnifères », en raison de leurs résultats en matière d’innocuité associées à leur utilisation, des options de traitement non médicamenteux — comme le yoga et la luminothérapie — sont également disponibles et font l’objet d’une exploration plus approfondie (2 ; 7 ; 9-13). Par innocuité, on entend ici le risque de maladie, de blessure et de décès, ainsi que les considérations relatives à la tolérance aux médicaments et à la possibilité de devenir dépendant des médicaments (2 ; 9). Un effet secondaire courant des « somnifères » qui touche particulièrement les personnes âgées est la désorientation (7).
Sachant l’importance du sommeil et le besoin d’options de traitement complémentaires ou de solutions de rechange non médicamenteuses, examinons la musique comme une stratégie possible. Vous avez bien entendu, la musique, quelque chose que nous écoutons dans les moments de célébration, lorsque nous avons besoin de réconfort, et dans un but de guérison. Mais la musique peut-elle contribuer à améliorer la qualité du sommeil chez les personnes âgées ? Une récente revue systématique apporte quelques réponses (2).
Ce que la recherche nous apprend
La revue systématique porte sur des études dans lesquelles les participants se contentent généralement d’écouter de la musique à l’heure du coucher ou durant la nuit, bien que certains s’adonnent également à la création musicale. La musique utilisée varie, mais quelques exemples incluent la musique méditative, la musique occidentale (par exemple, le jazz moderne et la musique classique) et la musique chinoise (par exemple, la musique classique). Les personnes participantes ont été comparées à celles qui n’utilisent pas de stratégies basées sur la musique ou de médicaments, mais qui s’engagent plutôt dans d’autres activités, comme la tenue d’un journal du sommeil ou des séances de promotion du sommeil ou d’éducation à l’hygiène du sommeil.
L’étude révèle que, dans l’ensemble, la qualité du sommeil des personnes âgées peut être améliorée par l’utilisation de stratégies basées sur la musique. En outre, d’autres composantes du sommeil peuvent être améliorées, notamment la latence du sommeil, sa durée, son efficacité et le dysfonctionnement diurne. Parmi les termes les moins connus, la latence du sommeil désigne le temps nécessaire pour passer de l’état d’éveil à celui de sommeil complet, l’efficacité du sommeil est le pourcentage de temps de sommeil atteint au lit et le dysfonctionnement diurne correspond à la perception d’une personne qui éprouve des difficultés à rester éveillée pendant les activités diurnes (par exemple, la conduite automobile) et à conserver suffisamment d’énergie pour accomplir ses tâches. Bien que les stratégies basées sur la musique soient généralement considérées comme sûres, la majorité des études incluses dans la revue n’ont pas examiné leur innocuité. La seule étude qui a évalué l’innocuité ne rapporte aucun effet secondaire ou cas d’inconfort.
Alors que la musique apparaît comme une stratégie non médicamenteuse potentiellement prometteuse, il convient de noter que bon nombre des résultats présentés dans la revue systématique reposent sur un petit nombre d’études. En tant que telles, d’autres études de grande envergure et de qualité sont nécessaires pour explorer davantage les avantages et les éventuels effets indésirables, ainsi que la prescription optimale des stratégies basées sur la musique (par exemple, le type, la durée, etc.) (2).
Si vous souhaitez essayer un traitement basé sur la musique pour faciliter votre sommeil, consultez votre équipe soignante pour obtenir des conseils sur la manière d’intégrer et d’exécuter cette stratégie. Une variété de musique gratuite conçue pour vous détendre intentionnellement est disponible en ligne sur des plateformes comme YouTube pour vous aider à démarrer. Essayez plusieurs chansons, sons ou mélanges musicaux et voyez ce qui fonctionne pour vous. Veillez à faire attention aux dangers potentiels tels que les écouteurs, en optant plutôt pour des haut-parleurs, et le contrôle du volume.