Comme William Congreve l'écrivait avec perspicacité en 1695: La musique a des charmes pour apaiser une poitrine sauvage.… Cela explique pourquoi l’écoute de la musique est devenue un outil reconnu et respecté pour aider à guérir le corps et l’esprit.
L’idée que les patients puissent bénéficier de la musique (Florence Nightingale croyait, semble-t-il, aux vertus apaisantes de la musique) n’est pas nouvelle. Vers le milieu des années 1940, la musicothérapie était en voie de devenir une profession clinique organisée (1;2). Les programmes varient selon le type et la prestation mais généralement le but est de calmer ou de distraire le patient et de rendre son séjour à l’hôpital plus supportable. Au fil des ans, la recherche a immanquablement montré les bienfaits et l’efficacité de la musique pour les patients (3,4). Pourtant cela reste un outil sous-utilisé et les experts se demandent si c’est par méconnaissance (5).
Une revue systématique de 21 études (y compris 19 essais cliniques aléatoires de bonne qualité) apporte des données sur l’impact de la musicothérapie, spécifiquement sur les patients atteints de cancer (6). Les études comptaient plus de 1 600 patients âgés de 8 à 57 ans qui étaient hospitalisés pour subir une chirurgie. Les groupes expérimentaux écoutaient de la musique avant et après la chirurgie et on les interrogeait pour évaluer leurs niveaux d’anxiété, de dépression, de douleur et de fatigue. Leur notes étaient comparées à celles des groupes témoins qui avait reçu les soins habituels, écouté un bruit blanc ou avaient porté un casque d’écoute sans entendre de musique.
Ce que la recherche nous apprend
Se sont-ils sentis apaisés ? Oui ! La musicothérapie aide à soulager de façon modérée l’anxiété, la douleur et la dépression et semble atténuer légèrement la fatigue (6).
Ces résultats sont étayés par des données de nombreuses revues systématiques qui évaluaient les effets de l’écoute de la musique sur des adultes subissant diverses sortes de chirurgie et chez ceux qui se trouvaient au service des urgences (5 ; 7-11). Encore une fois, on a montré que la musique aide à atténuer la douleur (5 ; 7 ; 8 ; 10 ; 11) et l’anxiété (5 ; 7 ; 9-11) et à améliorer la satisfaction des patient (5) . Une revue a même trouvé que cela ne dépendait pas du fait que l’écoute de la musique se faisait avant, pendant ou après la chirurgie. – c’était tout aussi efficace (5).
Il faut cependant noter qu’il n’y a pas de preuve que l’écoute de la musique raccourcit la durée de l’hospitalisation. Et il n’y a pas de recherche sur le fait que l’écoute de la musique aide à accélérer la guérison des lésions ou à réduire les taux d’infection. Manifestement, des études plus poussées sont requises !
Bien qu’il existe des directives générales concernant le type et le rythme de la musique thérapeutique destinée à soulager la douleur et l’anxiété (1), des données de deux revues suggèrent que les patients ressentent davantage de bienfaits quand ils peuvent choisir eux-mêmes la musique (5,6). C’est logique – si vous préférez écouter de la musique classique, une envolée de rock n’aura probablement pas l’effet escompté.
Malgré les progrès médicaux remarquables, une intervention chirurgicale reste une expérience qui peut être effrayante et l’hospitalisation un séjour souvent difficile. La musicothérapie est un complément sûr, non effractif et peu coûteux au traitement (4).
Donc, si ça peut rendre les choses plus faciles, alors sans hésiter écoutez de la musique funk (ou classique, ou country…) !
En préparation pour une chirurgie ?
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