Protégez vos finances : comment vous protéger contre l'exploitation et les abus financiers

Au Canada, l’exploitation financière est la forme la plus courante de maltraitance chez les aînés¹, et la fraude est le crime numéro un contre les Canadiens âgés². L’abus et l’exploitation financière sont des crimes qui non seulement épuisent les économies durement gagnées des aînés, mais peuvent également les priver de leur indépendance et de leur dignité. Qu’il s’agisse d’escroqueries faites sous pression ou de manipulations par des personnes de confiance, la sécurité financière des aînés est souvent plus vulnérable que celle du reste de la population, ce qui rend plus crucial que jamais de rester informé et vigilant.

L’exploitation financière implique l’utilisation illégale ou non autorisée de l’argent ou des biens d’une personne, souvent par la pression ou la coercition. Cela peut aller du vol, comme l’encaissement d’un chèque de pension sans autorisation, à des formes plus subtiles comme contraindre quelqu’un à donner de l’argent, à modifier son testament, à signer des documents financiers qu’il ne comprend pas ou à fournir un soutien non rémunéré. Le plus souvent, les auteurs sont des proches de la personne âgée, comme des membres de la famille, des amis, des voisins ou des soignants. D’un autre côté, l’exploitation financière peut se faire par le biais de fraudes et d’escroqueries. Ces cas peuvent inclure, sans toutefois s’y limiter, le vol d’identité, la fraude par carte de crédit/débit, les escroqueries en ligne et les escroqueries par téléphone et en personne.

Ce que nous apprennent les données probantes

Une synthèse des données probantes comprenant 12 études menées aux États-Unis a révélé qu’environ une personne âgée sur 18 est victime d’une fraude financière chaque année. Cette fréquence s’est avérée très préoccupante. La préoccupation la plus immédiate est la menace pour la sécurité financière des personnes âgées. Il existe également d’autres préoccupations importantes, notamment les impacts sur la dépression majeure, le trouble d’anxiété généralisée, les évaluations de santé subjectives plus faibles et l’augmentation des plaintes somatiques fonctionnelles qui peuvent être provoquées par les abus financiers.³

Une autre synthèse des données probantes comprenant 23 études sur différentes formes d’abus chez les personnes âgées a révélé que des programmes tels que les services de gestion quotidienne de l’argent, l’éducation à la littératie financière et la tutelle légale peuvent protéger les personnes âgées de l’exploitation en garantissant la stabilité financière, en augmentant la sensibilisation et en préservant les actifs. Des audits réguliers, une collaboration entre les institutions financières et les services sociaux, ainsi que renforcer le pouvoir d’agir des personnes âgées pour qu’elles reconnaissent les escroqueries et fassent valoir leurs droits financiers sont des stratégies clés pour prévenir les abus financiers et les impacts associés sur la santé mentale.

Conseils pratiques et mesures de protection pour éviter les abus ou l'exploitation financière

Protégez vos informations personnelles :

• Conservez vos documents sensibles (certificat de naissance, passeport ou carte de sécurité sociale, par exemple) dans un endroit sûr. Évitez de les transporter avec vous, sauf en cas d'absolue nécessité.
• Ne partagez jamais votre code NIP, vos mots de passe de compte ou vos informations bancaires. Couvrez-vous la main lorsque vous saisissez votre code NIP aux distributeurs automatiques ou aux caisses des magasins.
• Jetez vos anciennes factures, relevés bancaires ou documents sensibles en toute sécurité. Déchiquetez-les pour éviter le vol d'identité.

Soyez prudent en ligne et au téléphone :

• Évitez de cliquer sur des fenêtres contextuelles ou de répondre à des courriels, des pièces jointes ou des liens non sollicités provenant d'expéditeurs inconnus.
• N'oubliez pas que les banques ou les coopératives de crédit n'enverront pas de demandes d'informations personnelles par courrier électronique à moins que vous n'ayez pris l'initiative de les contacter.
• Ne divulguez pas votre carte de crédit, votre compte bancaire ou vos informations personnelles par téléphone, à la porte ou en ligne, à moins d'être sûr de la personne ou de l'organisation.

Restez vigilant face aux arnaques :

• Méfiez-vous de toute personne vous demandant d'envoyer de l'argent, de restituer des fonds qu'elle vous a envoyés « accidentellement » ou de prendre des décisions financières rapides.
• Si un vendeur vous fait pression avec une « offre à durée limitée », prenez un pas de recul. Les tactiques de vente sous pression sont souvent le signe d'une arnaque.
• Avant d'embaucher des entrepreneurs ou des prestataires de services, demandez une preuve d'identité, des références et vérifiez-les avant d'accepter tout travail.

Prenez des décisions financières réfléchies :

• Évitez de signer des contrats ou des accords sans avoir suffisamment de temps pour les examiner et les comprendre. Demandez un avis juridique indépendant pour les décisions importantes, en particulier celles qui concernent des biens ou des engagements financiers importants.
• Gardez une trace de l'argent que vous prêtez ou donnez, en indiquant clairement s'il s'agit d'un prêt ou d'un don.
• Soyez prudent avec les comptes bancaires conjoints. Les fonds du compte peuvent être retirés sans votre consentement par l'autre titulaire du compte.

Renforcer les protections sociales et juridiques :

• Préparez une procuration durable ou permanente pour désigner une personne de confiance qui gérera vos finances si vous n’êtes pas en mesure de le faire.
• Restez connecté socialement en entretenant des relations avec divers amis et membres de votre famille pour éviter l’isolement, qui peut accroître la vulnérabilité aux abus.

Sachez où chercher de l’aide :

• Si vous soupçonnez une maltraitance financière, parlez-en. Les auteurs de ces abus peuvent essayer de vous manipuler pour vous faire croire que le problème est de votre faute, alors que ce n’est pas le cas.
• Contactez des ressources communautaires de confiance telles que votre banque, votre coopérative de crédit, votre centre pour personnes âgées ou même votre médecin pour obtenir des conseils.
• Contactez les forces de l’ordre locales ou les services de protection des adultes si vous avez besoin d’une assistance immédiate.
• Pensez à demander à un ami ou à un membre de la famille de confiance de revoir les contrats, les accords ou les décisions importantes pour une protection supplémentaire.

En restant vigilantes et informées, les personnes âgées peuvent se protéger contre l’exploitation financière et préserver leur indépendance et leurs ressources.